Des taux toujours bas (<1%), mais en hausses ; une concurrence accrue et une offre bancaire concentrée ; un leader (LBP) renforcé et un retour en force de BPCE (CFF) ; l’avènement du prêt à taux fixe 20 ans… L’année 2021, marquée par un début de normalisation des politiques monétaires, un retour de la croissance et de l’inflation, ainsi qu’une hausse des taux (notamment longs), restera comme une année encore très favorable aux emprunteurs. Mais les incertitudes persistent (et se renforcent ?), ce qui ne sera pas sans conséquences sur le marché du financement du "secteur public" en 2022 et devraient pousser les emprunteurs à agir dès que possible pour sécuriser ce qui peut encore l’être (taux, liquidités, épargnes, etc.) …
Voici ce qu’il faut retenir de l’Observatoire Orféor sur les acteurs et modalités du financement du secteur public en 2021 (10è édition). Une étude réalisée sur la base de l’ensemble des offres reçues et contrats d’emprunt signés sur l’exercice 2021 par les clients d’Orféor.
Un marché plus concurrentiel, mais favorable aux grandes structures
Si la concurrence s’est globalement renforcée sur le marché du financement du secteur public en 2021, avec un taux de couverture (volume proposé par les banques / volume demandé par les emprunteurs) en hausse par rapport à 2020 (à 430% contre 394%), cette tendance haussière reste particulièrement marquée chez les grandes collectivités (50.000 – 100.000 hab.) qui peuvent accéder à un plus grand marché de préteurs (plateforme de financement notamment), avec des montants plus importants… Ce taux varie également selon la solvabilité des collectivités matérialisée par leur capacité de désendettement (CD).
L’Observatoire 2021 souligne qu’en 2021 les "petites" collectivités (<10.000 habitants) n’ont eu accès qu’aux banques locales et "historiques" (5 prêteurs), sans oublier l’Agence France Locale qui continue de jouer son rôle de source de diversification pour cette strate. Tandis que les plus "grosses" collectivités ont fait face à un foisonnement de l’offre (20 prêteurs !).
Preuve s’il en fallait que, même en matière de financement public, il vaut mieux être riche, grand/fort et en bonne santé pour emprunter !
LBP reste leader, le retour en force de BPCE
Si l’on se penche un peu plus en détails sur les acteurs (financeurs) présents sur ce marché en 2021, l’observatoire Orféor souligne le maintien d’une bonne diversité des partenaires financiers, avec six grands ensembles qui dominent toujours le marché. Ils sont rejoints par une nouvelle offre diverse mais rassemblée sous l’égide des plateformes de financement.
Pour ce qui est des parts de marché, l’étude d’Orféor fait ressortir que La Banque Postale (LBP) confirme encore son statut de leader avec (selon le panel Orféor) 34,2% des encours récupérés en 2021 (24,8% en 2020). Suivie par la Compagnie de financement foncier (via CE ou BPOP), qui gagne ainsi près de 15% de part de marché en un an !, représentant à eux deux 60% des nouveaux encours 2021. Le Crédit Agricole et l’AFL se répartissent équitablement 20%, tandis que les autres établissements prêteurs (Banque des Territoires, SocGen, CA, Arkea, Crédit mutuel, etc.) voient leur part de marché diminuer cette année et se contenter donc des 20% restants…
A noter que si LBP se renforce sur les « petites » structures, BPCE se focalise lui davantage sur les gros comptes.
Un marché "concentré", "sainement" concurrentiel, avec de nouveaux acteurs, qui permet une diversification et une optimisation des offres, et qui profite donc encore aux emprunteurs (cf taux de couverture)…
Le taux fixe incontournable ; le 20 ans plébiscité !
A la fois le plus proposés par les banques et le plus demandé par les emprunteurs, le taux fixe s’est imposé, représentant en 2021 98% du nouvel encours…
L’Observatoire Orféor souligne également que, contrairement à une époque pas si lointaine où le taux fixe à 15 ans dominait, ce dernier se marginalise au profit du 20 ans qui représente en 2021 plus de 50% des contrats souscrits (selon Panel Orféor). Les emprunteurs profitant des taux bas actuels pour se donner quelques marges de manœuvres via l’allongement des prêts…
Des taux en hausse mais toujours très bas…
Si les taux sont globalement remontés, ils restent toujours très bas et n’auront toujours pas, en 2021, dépassés les 1% !
Ainsi, le taux moyen à 15 ans ressort en 2021 (selon panel Orféor) à 0,73% en moyenne (0,67% en 2020) ; tandis que le 20 ans ressort à 0,87% en moyenne (0,77% en 2020 !).
Une situation qui semble déjà appartenir au passé puisque ces taux ont déjà largement franchi les 1% depuis le début de cette année : 1,04% en moyenne sur 15 ans et 1,23% sur 20 ans.
Le contexte politique (élection présidentielle) et géopolitique, les poussées inflationnistes (jusqu’à quand ?), les politiques de restriction monétaires et la hausse des taux longs qui en découlera vont sans aucun doute impacter la couverture des besoins de financements en 2022…
Face à ces contraintes et ces incertitudes, comment agir, couvrir ses besoins de financements, protéger ses niveaux d’épargne, etc. ?
Pour les experts d’Orféor, la priorité doit être de lancer ses consultations dès que possible, d’aller chercher ce que les banques ont à "offrir", en multipliant les sources et les canaux d’emprunt, en renégociant ses encours, avec un cahier des charges précis, un éventuel recours aux instruments de couverture, etc..
S’il ne fait pas de doute que 2022 coutera plus chère, et face à des marchés et un contexte déstabilisant, il parait plus que jamais indispensable pour les emprunteurs de se donner un cap et de se doter des outils (et des conseils) qui permettront d’avancer et de financer les équipements (réhabilitation, composants, ..) nécessaires.
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