Nouveau rebondissement dans l’affaire « Union Européenne contre souveraineté nationale » : la région belge de Wallonie refuse d’accepter, en l’état, l’Accord Commercial entre le Canada et l’Union Européenne (Canadian – European Union Trade Aggreement, ou CETA). La région s’inquiète de la mise en place d’un système d’arbitrage supranational pour le règlement des litiges entre entreprises et États qu’ils traduisent comme un abandon de souveraineté (régionale dans le cas présent), d’une part, et d’autre part comme l’irruption de la Common Law anglo-saxonne dans leur gestion territoriale par opposition au droit romain européen.
Cet épisode peut n’être observé que comme une nouvelle péripétie dans la montée générale d’un protectionnisme, en réaction à l’ouverture générale des années d’après-guerre, plus particulière-ment exacerbée dans la folie des années 90 et 2000, et brutalement interrompue par la crise de 2008. Cette tendance à la fermeture tant migratoire qu’économique n’est pas l’apanage des extrêmes, ni une spécificité exclusivement européenne. Les deux candidats à la Maison Blanche par-lent tous deux de revoir tant le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) que son « homologue » transpacifique.
Or cette nouvelle « querelle de clochers » a de quoi inquiéter. La mondialisation est un phénomène très ancien, pratiqué dès l’antiquité, au même titre que son pendant protectionniste. Elle a toujours permis de profiter des productions et de savoir-faire venant de territoires riches d’une expérience et/ou d’une histoire particulièrement adaptés à ces dernières. Mais, barrières douanières, normatives, sanitaires ou « préférences nationales » peuvent être supportées par les ménages qui en assument le coût sans la contrepartie certaine d’un plein emploi !