Baisse des dotations gouvernementales et hausse des charges. A quelques mois de la fin de leur mandat, les maires craignent que l’investissement ne devienne la variable d’ajustement des prochains budgets locaux. Une inquiétude qui devrait marquer leur congrès annuel prévu à Paris du 18 au 21 novembre.
Quelle place pour la commune dans le projet territorial qui se profile à travers l’acte 3 de la décentralisation ? Comment maintenir des services publics de proximité et de qualité dans un contexte de réductions budgétaires généralisées ? Le principe de l’intercommunalité va-t-il s’effacer au profit de celui de la supra-communalité ? Comment un maire peut-il continuer à investir lorsque les dotations de l’Etat se rétractent et que les ménages ne sont plus en mesure de supporter la moindre hausse de la fiscalité ? Quel sera l’impact réel de la réforme des rythmes scolaires sur les équilibres financiers des communes ?
Autant de questions qui traduisent l’inquiétude actuelle des élus locaux et qui devraient constituer la toile de fond du 96ème congrès des maires et présidents de communautés de France (du 18 au 21 novembre à Paris). Même si François Hollande ne sera pas présent à la Porte de Versailles pour prendre le pouls des représentants des communes et des intercommunalités, ces derniers devraient exprimer devant une dizaine de ministres (et le premier d’entre eux) leur trouble à quelques mois de la fin de leur mandature. « Le malaise des maires se manifestera de manière républicaine », prévient Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France (AMF).
Ce rendez-vous annuel des élus sera notamment l’occasion de dévoiler le contenu d’une étude sur les finances locales réalisée par la Banque Postale. Une étude dont André Laignel, le premier vice-président de l’AMF, assure qu’elle illustre parfaitement « le supplice du garrot que l’Etat applique depuis cinq ans aux collectivités locales ». « Après le gel des dotations, nous allons désormais subir une baisse de 1,5 milliard d’euros des subventions gouvernementales, affirme le maire d’Issoudun. Le bloc communal, qui portait jusqu’ici l’essentiel de l’investissement local, va donc être confronté à d’immenses difficultés pour développer les territoires et soutenir les emplois de proximité. L’année 2014 nous inquiète d’autant plus, que le début d’un nouveau cycle électoral n’est traditionnellement pas propice au lancement de nouveaux projets ». Pour André Laignel, le risque est bien réel que dans les prochains budgets des collectivités « les lignes d’investissement deviennent la première variable d’ajustement des politiques locales ».
Dans ce contexte morose, Jacques Pélissard entrevoit néanmoins une « petite éclaircie » avec la récente mise sur orbite de l’Agence France Locale qui devrait faciliter la mobilisation de fonds pour l’investissement des collectivités en leur donnant accès à des taux d’emprunt attractifs.
Le Salon des maires et des collectivités locales (SMCL) organisé par le Groupe Moniteur en partenariat avec l’AMF proposera une dizaine d’ateliers techniques et 73 conférences. Cette année encore, le nombre des exposants (760) et des visiteurs attendus (plus de 50 000) confirme l’attractivité de ce salon.
(Le Moniteur)