Dans le cadre de la publication de ses résultats du 1er semestre, le 7 août 2013, Dexia crédit local indique avoir octroyé 116 millions d’euros de flux nouveaux en France à des fins de désensibilisation d’emprunts sensibles dont la banque possède encore 1,7 milliard d’encours au 30 juin 2013. A cette date, le nombre total de clients qui ont assigné Dexia crédit local est de 194, précise-t-elle.
Dans le cadre du plan de résolution approuvé fin 2012 par la Commission européenne, cette dernière avait autorisé Dexia à commercialiser 600 millions d’euros de prêts nouveaux sur 2013 et 2014 afin de désensibiliser ses emprunts toxiques.
La machine semble bien lancée puisque 116 millions auraient déjà été accordés permettant, en 6 mois, une baisse de 8 % de l’encours de ces prêts, dont la majorité, il est vrai, a été cédée à Société de financement local (SFIL) à fin janvier.
« Dexia poursuit un dialogue très proactif avec l’ensemble de ses clients détenant ces encours sensibles dans le but de parvenir à une solution de désensibilisation », ajoute-t-elle.
Le dialogue n’a semble-t-il pas convaincu toutes les collectivités puisque 194 d’entre elles l’ont désormais assignée au tribunal. Elles étaient près de 70 au début de l’année.
Tant la décision du tribunal de grande instance de Nanterre du 8 février concernant le conseil général de Seine-Saint-Denis que la date butoir (supposée) du 17 juin 2013 pour poursuivre en matière d’emprunts toxiques ont en effet entraîné une forte hausse des recours.
La tension est depuis un peu retombée avec l’annonce par le gouvernement d’une prochaine validation a posteriori de l’absence de TEG sur les fax de confirmation des prêts – qui avait valu sa victoire à la Seine-Saint-Denis – et la création d’un fonds de soutien.
Bilan – Fin juin 2013, le bilan consolidé du groupe Dexia s’établit à 247,2 milliards d’euros, en baisse de 110 milliards d’euros sur le 1er semestre 2013 et de 18,7 milliards d’euros par rapport au 31 mars 2013.
« En 2013, cette décroissance de la taille de bilan s’explique principalement par la finalisation de la cession de SFIL le 31 janvier dont l’impact sur le bilan consolidé du groupe Dexia s’élève à – 84 milliards d’euros », rapporte la banque.
Au cours du 1er semestre 2013, le résultat net part du groupe du groupe Dexia s’élève à – 905 millions d’euros, dont – 775 millions d’euros sont attribuables aux activités poursuivies, – 134 millions d’euros aux activités arrêtées ou en cours de cession et – 4 millions d’euros aux intérêts minoritaires.
Le produit net bancaire des activités poursuivies s’élève à – 522 millions d’euros, « les revenus des portefeuilles commerciaux étant inférieurs aux coûts de financement du groupe ».
Dexia est, par ailleurs, créancière de Détroit, en faillite, pour 230 millions de dollars, dont le groupe espère recouvrer 30 à 35 %, soit une perte d’environ 110 millions d’euros.
«L’impact est insignifiant pour notre bilan », fait valoir Karel De Boeck, administrateur délégué de Dexia, qui indique que le taux de perte de Dexia est prévu à 0,1 % contre 0,3 à 0,5 % pour les autres banques.
« Au 2e trimestre 2013, Dexia a vu une amélioration progressive de ses conditions de financement à la suite de la baisse du taux directeur de la Banque Centrale Européenne annoncée en mai et du fait de la réduction du coût de la garantie de liquidité 2013, remarque l’entreprise. Cette amélioration de la situation est toutefois effacée par l’impact de l’utilisation d’une courbe OIS(1) et de la première application de la norme IFRS 13. »
Ce changement méthodologique a eu un impact en compte de résultat de – 299 millions d’euros au 1er semestre 2013.
Note 01:Courbe d’actualisation basée sur un taux au jour le jour. Le groupe utilisait auparavant une courbe d’actualisation indexée sur les taux BOR de référence.
(La Gazette des Communes)