Au lendemain de la déroute du Parti socialiste aux élections européennes, le chef de l’Etat avait promis d’accélérer cette réforme, présentée comme essentielle au sauvetage d’un quinquennat compromis. Le président a travaillé jusqu’à la toute dernière minute à cette réforme majeure de son quinquennat, thème d’une ultime réunion à l’Elysée en début de soirée avec le Premier ministre, Manuel Valls, les ministres de l’Intérieur et de la Fonction publique, Bernard Cazeneuve et Marylise Lebranchu, et le secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale André Vallini. Le projet fera l’objet d’une communication du chef du gouvernement mercredi en conseil des ministres. Pour engager la réforme constitutionnelle liée à la disparition des départements ou du moins de leur instance représentative, François Hollande se donne le temps en se projetant au-delà de son mandat.
Le nombre de régions annoncé par François Hollande est finalement de 14, contre 11 à 12 évoquées dans les schémas précédemment présentés par l’exécutif.
Sur la nouvelle carte : l’Auvergne fusionne avec Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon rejoint Midi-Pyrénées, la Bourgogne se marie avec la Franche-Comté. Les deux Normandie se rapprochent, comme l’Alsace et la Lorraine et la Picardie et Champagne-Ardennes.
Les régions qui restent : Bretagne, Aquitaine, Pays-de-Loire, Corse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France restent telles quelles.
La région Ouest a été jusqu’au bout l’objet d’une bataille rangée entre élus par réseaux sociaux interposés, donnant une impression de confusion et d’indécision sur fond de rivalités régionales et politiques. Dans les deux heures précédant la publication de la tribune du président, Jacques Auxiette, président PS du conseil régional des Pays de la Loire, annonçait un mariage entre sa région et Poitou-Charentes. L’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, plaidait pour sa part sur son compte Twitter pour une « fusion Pays de la Loire-Bretagne autour des métropoles Nantes et Rennes ». Au final, Poitou-Charentes, Centre et Limousin ne font plus qu’un.
La réduction du nombre de régions devrait faire l’objet, mi-juin, d’un projet de loi émanant du ministère de l’Intérieur, reportant à l’automne 2015 les élections régionales et départementales prévues au printemps. Ce changement de calendrier est critiqué par l’UMP, qui y voit un « tripatouillage électoral » de la part d’une gauche à la tête de 21 régions sur 22 et de la moitié des départements.
Le Premier ministre Manuel Valls a exclu tout référendum mais envisage des évolutions. Le chef du gouvernement a réaffirmé que le Parlement aurait un rôle à jouer. Manuel Valls a précisé que le débat s’ouvrirait en juillet au Sénat, après la présentation de deux textes de loi en conseil de ministre, le 18 juin.
(France Inter)