Les chiffres de Pôle Emploi sont à prendre, bien sûr, avec des pincettes, à cause notamment des passages (nombreux) entre les catégories A (n’ayant pas du tout travaillé) et B+C (ayant peu ou très peu travaillées), liés aux entrées et sorties de contrats courts. Ils dénotent tout de même une amélioration générale du marché du travail. Les déclarations d’embauches auprès de l’UNEDIC sont en augmentation, et l’INSEE vient de constater une croissance de 0,5% au 1er trimestre. Cette dernière doit cependant être considérée également avec circonspection, les postes en nette amé-lioration étant surtout le tourisme et les services de restauration, qui corrigent la baisse enregis-trée à la suite des attentats de Paris. La reprise serait-elle (enfin !) là ? Les chiffres sont indé-niables, l’économie repart enfin, tirée par la politique monétaire expansionniste de la Banque Centrale Européenne, ainsi que l’amélioration générale de l’économie européenne…
C’est là la limite de l’exercice : cette reprise est liée pour l’essentiel à des facteurs exogènes (baisse des cours du pétrole, baisse des taux d’intérêt, argent frais de la BCE, inflation nulle), et demeure particulièrement basse dans un contexte macro-économique aussi favorable (le fameux « alignement des planètes »). Cette « anémie » économique devrait d’autant plus inciter à réaliser les réformes structurelles nécessaires (allègement réglementaire, plus grande lisibilité de l’impôt et de sa branche redistributive, réallocation et repriorisation de la dépense publique…), plutôt que de simplement s’en contenter, voire d’envisager une baisse de la fiscalité alors que de nouvelles dépenses ont été engagées sur les derniers mois.
Le chemin est encore long, mais pour le moment, ne boudons pas notre plaisir !