Si 2015 avait amorcé la normalisation des politiques monétaires, 2016 vient la confirmer, avec l’annonce, jeudi 8 décembre, d’un tapering par la BCE, et une remontée probable des taux directeurs de la FED ce mercredi 14 décembre.
2016 aura aussi été l’année de l’incertitude sur le plan géopolitique, les élections américaines et les referenda britannique et italien faisant transparaître une tendance lourde vers le protectionnisme, et la gestion des échanges par accords multilatéraux.
A l’échelon local, 2016 restera une année clairement positive :
– Au niveau de la liquidité, l’Agence France Locale monte en puissance, et semble vouée à s’installer durablement, alors que La Banque Postale confirme sa présence, en restant toutefois très vigilante sur la solidité financière de ses clients, voire de la pertinence économique des investissements. Les mutualistes sont en « retrait » sensible avec toutefois des disparités notables selon les caisses régionales. Enfin, la Caisse des Dépôts et Consignations maintient comme prévu le PSPL parfois associé aux ressources BEI sur du financement pluriannuel et sur des opérations spécifiques, le tout dans la limite de 50% des besoins.
– Au niveau des produits structurés, la mise en place opérationnelle du fonds de soutien a permis de désensibiliser définitivement une bonne partie du portefeuille, ou de gérer l’extinction au moyen de la voie dérogatoire. Seuls quelques contrats, qui n’étaient pas éligibles sont actuellement exercés (barrières et spread inflation avec levier). Sur le plan juridique, la décision de la Cour d’Appel de Versailles du 21 septembre 2015 tempère les ardeurs.
– Au niveau des taux, l’automne 2016 a connu des planchers historiques permettant aux emprunteurs de capter des taux fixes jusqu’à 0.70% sur 15 ans et bien inférieurs à 1% dans la plupart des cas. Ces niveaux ont souvent incité à sécuriser les encours sur longue durée d’autant que quasiment toutes les banques ont généralisé le floor à 0% sur l’Euribor. Le coût d’opportunité du taux fixe s’en trouve ainsi réduit. Sur taux indexé, les baisses de marge, qui peuvent d’ailleurs s’expliquer par la présence du floor, n’ont pas suffi pour retenir des positions variables.
Pour 2017, si les besoins pourraient être couverts, les taux devraient être en hausse sous l’effet combiné de la remontée des cours du pétrole (et, en filigrane, de l’inflation) et des resserrements monétaires. De plus, la mise en place progressive des nouvelles normes prudentielles (Bâle IV) pourrait amener à une baisse des volumes prêtés d’une ampleur moindre que 2011-2013, du fait de la présence de La Banque Postale, disposant d’une assiette de fonds propres solide et d’un véhicule de refinancement (CAFFIL) adapté et particulièrement bien noté.