Après une réunion de Jackson Hole décevante en matière d’annonces et jouant avec un certain suspens, la réunion de la Banque centrale européenne de ce jeudi 7 septembre était particulièrement attendue. Mario Draghi allait-il remonter les taux directeurs, ou accélérer la réduction des volumes de rachat d’actifs… ou bien, plus prosaïquement, ne rien faire du tout ?
Cette dernière solution a été privilégiée par le président de la BCE, en repoussant une décision à la réunion d’octobre. Les incertitudes sur l’inflation européenne restent importantes : publiée à 1,30% en juillet, et prévue à 1,50% en août, cette dernière reste inférieure à la cible statutaire de la BCE de 2%. L’euro fort par rapport au dollar (EUR/USD égal à 1,206 vendredi 8 septembre) reste sous surveillance de la Banque centrale, mais celle-ci reste en attente des décisions de la Federal Reserve.
En effet, si cette semaine est riche en rendez-vous de banques centrales en Europe (Bank of England et Banque Nationale Suisse ce jeudi 14 septembre), la réunion du 20 septembre de la FED devrait attirer les regards. La publication de l’inflation américaine, principale source d’inquiétude, et d’indécision de Janet Yellen, et anticipée à 1,8% pour le mois d’août, conduira probablement la FED à maintenir ses taux directeurs inchangés.
Sous-jacente, et jusqu’à présent officieuse, la BCE confirme donc, sans pour autant la nommer, la guerre des changes menée par les différentes banques centrales depuis déjà quelques années.
Comme dans toutes les guerres, celle-ci comporte son lot d’incertitudes, qui se retrouvent dans la volatilité des marchés : le taux de Swap contre 10 ans européen est ainsi passé de 0,815% vendredi 1er septembre à 0,783% le 8. Dans l’ensemble, les taux sont toutefois remontés dans le courant de l’été (0,733% le 21 juin 2017).
Dans ces circonstances, nous le répétons de semaine en semaine, il devient essentiel de dissocier, sur les nouveaux financements, risques de liquidité et de taux, en s’octroyant, dans le cahier des charges, la possibilité de fixer à tout moment sur une cotation de marché les conditions financières de la phase de consolidation, et ce d’autant plus que les banques permettent de plus en plus des phases de mobilisation longues.