- Après les hôpitaux, voici le temps des collectivités. Il aura fallu quelques années mais, cette fois semble bien la bonne, l’autonomie des collectivités est profondément et durablement remise en cause : autonomie fiscale avec la suppression de la Taxe d’habitation (TH), règle d’or renforcée pour d’abord 319 d’entre elles, encadrement du recours à l’emprunt, etc. Les élus se doivent d’être imaginatifs et de trouver des modes de gestion leur permettant de mieux autofinancer leurs projets pour diminuer leur endettement et par là même celui de l’État.Malin, plus de baisse imposée de la Direction générale des finances (DGF), mais des propositions venant du terrain, chacun selon son territoire et ses moyens, un non-cumul des mandats qui permet de faire voter des lois que l’on n’aura pas à s’appliquer à soi-même. Les élus sont pour la plupart pris au dépourvu car jusqu’alors tous, ou presque, comptaient beaucoup sur l’État pour équilibrer les budgets de fonctionnement ou appréhender leurs projets d’investissement en fonction du niveau de subventions attendues plutôt que de partir du besoin en s’interrogeant sur les moyens d’y répondre.Là encore les habitudes vont être difficiles à perdre et passer du « tout État » à « sans l’État » ne se fera pas sans heurt. Un récent atelier qui s’est tenu lors des XXèmes Assises de l’Association des petites villes de France (APVF) à Hendaye permet d’illustrer ce propos : un jeune Maire élu en 2014 qui a trouvé une situation financière catastrophique à son entrée en fonction, a expliqué sa méthode : d’abord un audit de début de mandat, oui mais sous la forme d’une prospective financière mettant en lumière un besoin de 3 M€ pour équilibrer son épargne sur le mandat. La solution, un partage du constat avec la population, les services et même l’opposition, suivi d’une concertation visant à une remise à plat de tous les services publics en partant d’un principe de base : comment s’en sortir par soi-même et considérer comme exceptionnelle l’intervention de l’État pour faire plus. Les principes sont donc totalement inversés, faire sans plutôt que de ne regarder que ce que l’on peut faire avec l’État !
Conséquence, à mi-mandat, des projets qui se concrétisent grâce à un retour à l’autofinancement complété par des concours bancaires pluriannuels, obtenus grâce à une vive concurrence entre les prêteurs conscients de la qualité de ce nouveau mode de gestion !
Rassurant, encourageant, un exemple à méditer et/ou à suivre à condition d’accepter de modifier les modes de pensées et de repartir des besoins des populations à l’échelle des nouveaux territoires qui s’imposent à nous !