Au cœur d’une actualité monétaire chargée, notamment les réunions des Banques centrales européenne (BCE) et américaine (FED), et l’attribution de la présidence de cette dernière à Jérôme Powell, la décision de la Bank of England (BoE) de rehausser ses taux directeurs est passée presque inaperçue.
Prévue depuis la rentrée de septembre, cette augmentation vise à juguler l’inflation outre-Manche, cet indicateur étant passé de 1,6% en décembre 2016 à 3,0% en septembre dernier, soit un niveau bien supérieur à la cible statutaire de la BoE (2%). Si la BCE avait juré de « tout mettre en œuvre pour sauver l’euro », la BoE devrait tout faire pour éviter la spirale inflationniste.
Cette importante progression de l’indice des prix à la consommation est essentiellement due à l’affaiblissement de la devise britannique (l’EUR/GBP est passé de 0,75 en janvier 2016 à près de 0,90 ce mois-ci). En effet, si une devise faible présente un avantage sur la balance commerciale, elle pèse négativement sur le pouvoir d’achat des ménages, et, in fine, sur la consommation. Or, outre le fait que le Brexit ne soit pas encore effectif, la résistance de l’économie britannique est liée au maintien d’une consommation élevée.
Cette résistance, couplée aux anticipations de hausse des taux (entre 1 et 2 sur les prochains mois), avait redonné de la vigueur aux taux longs britanniques sur les 2 derniers mois, le CMS GBP 10 ans rejoignant des niveaux supérieurs à 1,40% (1,43% le 26 octobre). La réalité étant souvent plus nuancée, la décision de la BoE a, paradoxalement, conduit à une baisse des CMSGBP, le 10 ans baissant brutalement de 8 pb vendredi (1,32%).
Les emprunts structurés construits sur des Spreads de CMS 10 GBP sont plus que jamais sous surveillance, dans le cadre ou non (s’il s’agit notamment de swaps) de la voie dérogatoire du fonds de soutien. En effet, les avancées sur le dossier politique du Brexit demeurent bien maigres, et aucune tendance claire ne parvient à se dégager. La volatilité restera a priori très forte !