Les titres de presse ne manquent pas pour décrire l’ampleur de la nouvelle expansion monétaire de la Banque Centrale Européenne, qui comporte 3 volets : taux, expansion du volume et du type d’actifs rachetés et mise en place d’une nouvelle opération de LTRO. Ces nouvelles décisions ont poussé les marchés de taux à la hausse, avant qu’ils de reperdent quelques points au regard des prévisions d’inflation de la BCE, toujours inférieures aux attentes.
Par ce coup de force, la BCE semble vouloir faire taire ceux qui disent qu’elle n’a plus de munitions pour relancer l’inflation et l’économie, oubliant ainsi le conseil de Milton Friedman qui définit ainsi la neutralité monétaire : le parachutage direct de monnaie supplémentaire dans les mains des agents économiques ne devrait avoir strictement aucun impact si toutes les autres composantes économiques demeurent identiques.
Comme la plupart des banques centrales, le mandat de la BCE repose sur l’objectif d’un taux d’inflation à 2%, garantissant, sans être trop visible, une érosion de l’endettement (réduction du taux d’intérêt réel). L’ampleur des actions mises en place pour la lutte contre la déflation en Europe (mais aussi au Japon, sans plus de succès) est de plus en plus surprenante si l’on en juge par une – au moins jusqu’à présent, totale inefficacité…
Cette stratégie n’est pas sans rappeler cette photo visible sur le net, d’un homme qui s’est cassé le bras, qui, pour se soigner, a pris un comprimé d’aspirine, sans succès, puis deux, et ainsi de suite pendant 2 mois avant de décéder de la gangrène… Aurait-il dû prendre plus d’aspirine ?
La BCE trouvera-t-elle un vrai « remède » avant qu’il ne soit trop tard ?