2 élus socialistes à la tête de collectivités en région parisienne ayant contracté des emprunts dits « toxiques » de Dexia sont devenus actionnaires de la banque, « ultime moyen » selon eux pour renégocier le taux de ces prêts, ont-ils annoncé le 19 décembre 2012.
Le député-maire d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Sébastien Pietrasanta, et le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, qui ont acquis des actions de Dexia ‘à titre personnel’ doivent participer le 21 décembre à Bruxelles à l’assemblée générale extraordinaire de la banque, lors de laquelle les actionnaires se prononceront sur une augmentation du capital.
« Avant ce vote, les élus rappelleront à Dexia sa part de responsabilité et lui demanderont de revenir à la table des négociations afin qu’une solution soit trouvée ensemble pour sortir de l’asphyxie financière dans laquelle sont plongées les collectivités », ont affirmé les élus locaux.
« Devenir actionnaire est l’ultime moyen d’appeler Dexia à ses responsabilités », ont-ils ajouté.
Contentieux – Sur le plan judiciaire, les deux collectivités ont précédemment engagé des actions pour inciter Dexia à renégocier les taux des emprunts.
Pour Asnières-sur-Seine, Sébastien Pietrasanta avait déposé une plainte au pénal en mai contre la banque pour « publicité trompeuse et pratique commerciale trompeuse ».
Il a également assigné Dexia au civil en septembre « en vue d’obtenir la nullité d’un contrat d’emprunt indexé sur le cours de change dollar américain contre yen ». La municipalité avait refusé de payer la hausse d’intérêts de ce prêt.
Le conseil général de Seine-Saint-Denis a, pour sa part, attaqué en justice onze emprunts contractés dans différentes banques dont Dexia.
En 2008, 92,96 % des emprunts souscrits par le conseil général de Seine-Saint-Denis étaient « toxiques ». Le pourcentage a été ramené en 2012 à 65 %, « grâce à une politique active de sécurisation de l’encours de la dette », selon le conseil général.
« Les premières décisions devraient être rendues pour les affaires liées aux emprunts Dexia au cours du 1er trimestre 2013″, indiquent-ils. A ce jour, aucune décision défavorable à Dexia n’a été rendue, au civil ou au pénal.
AFP – 19/12