S’exprimant ce lundi 29 mai 2017 devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen (en marge d’un sujet sur la Fintech, les applications des nouvelles technologies aux services bancaires et financiers), le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi est revenu sur la politique monétaire de l’institution. En effet, les perspectives économiques perçues par la BCE sont optimistes, « Les risques baissiers pour les perspectives de croissance continuent de diminuer », autre façon d’affirmer que la tendance est à un renforcement durable de la croissance. Cette dernière est soutenue par la consommation et l’investissement, qui garantissent la solidité de la reprise, face, notamment, aux risques mondiaux.
Le président de la BCE a réaffirmé la volonté de la Banque centrale de maintenir une politique monétaire expansionniste, l’inflation n’étant toujours pas revenue à son objectif institutionnel (2%). En effet, si cette valeur a bien été atteinte en février dernier, elle est depuis redescendue à 1,5% au moins de mars puis remontée à 1,9% en avril. Les anticipations d’inflation pour le mois de mai, publiées le 31 mai dernier, sont ressorties à 1,4%… Mario Draghi estime ainsi que, malgré ces variations importantes, les tendances inflationnistes restent maîtrisées. Les salaires en Zone Euro ne sont pas encore remontés suffisamment pour sous-tendre une hausse solide des indices de prix.
Le président de la BCE a toutefois renvoyé à la prochaine réunion du Conseil des Gouverneurs, le 22 juin prochain, pour que ce dernier statue sur les orientations de politique monétaire.
Enfin, Mario Draghi a tenu à insister sur le niveau (toujours) très bas des taux longs, précisant que, si la baisse des taux nominaux est liée pour partie à la politique monétaire, celle des taux réels (taux nominaux corrigés de l’inflation) est guidée par des facteurs structurels, qui devront être traités par les gouvernements, à la fois au niveau national, mais également au niveau européen. Ces facteurs structurels sont déjà connus, et souvent répétés : un vieillissement de la population, qui augmente l’épargne privée, une baisse des investissements publics du fait d’un endettement très important et un ralentissement de la productivité… La politique monétaire s’applique aux problèmes conjoncturels, mais ne peut traiter seule les difficultés structurelles.
Devant ces perspectives, les taux longs européens devraient encore rester bas, et n’augmenter que de façon progressive.