L’espoir d’un accord commercial proche entre les Etats-Unis et la Chine se fait sentir en ce début de semaine. Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor américain a exprimé son espoir de voir le prochain cycle de discussions être le dernier.
Le dossier de la guerre commerciale, débuté il y a un peu plus d’un an, a fait couler pas mal d’encre. A l’origine de (sempiternelles) discussions internationales, on lui reproche les récentes marques de faiblesse de la croissance chinoise, ou d’être le déclencheur de l’accalmie de la fin d’année 2018 (elle-même à l’origine de la fin des politiques restrictives des Banques centrales). D’autres, outre-atlantique, le voit comme le combat qui va renforcer l’économie américaine. Dans la réalité des faits, le bilan est mitigé.
Pour rappel, suite à différentes études faisant état de pertes économiques attribuées à l’exportation chinoise, les Etats-Unis réagissaient en mettant en place, en janvier 2018, des droits de douanes sur les produits d’importation. A cette mesure, la Chine répondait en annonçant la mise en place de nouveaux droits de douane sur les produits américains. Ce fut le départ d’une escalade qui fit grimper la menace de taxes douanières américaines à 200 Mds$ d’importation chinoise, et les chinoises, à 60 Mds$ d’importation US. Des discussions sont en cours depuis le mois d’août 2018 pour tenter d’arriver à un compromis. Et il semble que cela soit pour bientôt.
Tout est bien qui finit bien semble-t-il, mais un rapport du ministère américain du Commerce fait état d’une industrie allemande qui compromettrait le marché automobile Made in USA. « Si nous ne trouvons pas un accord, nous imposerons des tarifs (douaniers) » annonçait alors le président américain en février dernier. Plus récemment, la semaine dernière a vu se rouvrir un contentieux vieux de 14 ans concernant les subventions accordées par l’Union européenne et les Etats-Unis à Airbus et Boeing respectivement et jugés déloyales par chacun des partis qui ont déposé une plainte auprès de l’OMC. A cela s’ajoute le feu vert accordé lundi matin par le Conseil des ministres européens de l’Agriculture pour négocier un accord commercial avec les Etats-Unis. Tous ces éléments, au regard du déroulé des négociations chinoises, laissent entrevoir le début de longues négociations qui pourraient animer les marchés pour les mois à venir et même être le catalyseur d’une récession allemande dont la menace pèse depuis plusieurs semaines.
Seul aléa dans cette vision, le mandat du président au tweet facile arrive à sa fin, et même si les sondages semblent montrer l’approbation du peuple à la bannière étoilée, sa réélection n’est pas garantie.
Pas d’inquiétudes concernant les politiques de taux bas en toute logique. On peut néanmoins se demander si la dévaluation de l’euro ne sera pas remise sur la table par les Allemands si ceux-ci se mettent en quête de productivité…