Dans un effort de relance de la machine économique, les Banques Centrales abattent leurs dernières cartes… Quantitative easing en Europe, soutenu par des taux de dépôts négatifs, souplesse monétaire aux Etats-Unis interrompue pour de simples raisons de crédibilité, intervention massive de la Banque de Chine sur sa devise, et le Japon, qui vient de décider également d’abaisser son taux de dépôt en territoire négatif, après un nombre conséquent de QE dont les résultats peinent à être perçus, tant au niveau de l’inflation que de la croissance économique.
En réalité, les Banques Centrales ont plus tendance à provoquer le ralentissement économique qu’à améliorer la situation, en créant une incertitude sur les prix. Un prix revient, d’une façon ou d’une autre, à la relation entre taux d’intérêts et cours de change. Dès lors que ces éléments fondamentaux de l’économie sont manipulés, est-il réellement possible d’apporter une vision à long terme aux agents économiques, que ces derniers soient décideurs politiques, entrepreneurs ou consommateurs ?
Revenir à l’étalon-or, comme le propose le candidat républicain Donald Trump, peut prêter à sourire, mais pourtant :
- La Suisse a tenu une votation – qui a reçu une réponse négative, pour déterminer si la Banque Nationale Suisse devait continuer à puiser dans ses réserves de métaux précieux pour soutenir la monnaie, et discrètement la BNS achète de l’or y compris des pièces et des lingots en salle des ventes par l’intermédiaire de courtiers,
- La Banque Centrale Chinoise n’a jamais détenu autant d’or physique (1 658 tonnes en juin 2015, contre 1 054 en 2009),
Il faut aussi noter que le cours du pétrole en or n’a jamais été aussi élevé (autour de 34 au 30 janvier 2016), illustrant en réalité une baisse de la crédibilité des devises et que le prix d’accès à la liquidité sur le marché interbancaire ne cesse de grimper (autour de 0,70% sur des maturités in fine 5 ans).
Les politiques monétaires visent à soutenir des niveaux de vie portés par l’endettement depuis de nombreuses années… L’entrée en campagnes électorales aux Etats-Unis en 2016, puis en Allemagne et en France en 2017 ne conduiront pas à une adaptation à cette nouvelle donne à court terme.
Mais plus le temps avance, plus dure risque d’être la chute… pour l’ensemble du système économique mondial. Un marché ne rebondit que lorsqu’il trouve son point d’équilibre et que beaucoup d’opérateurs ont pu/su prendre leurs pertes !