Avec une croissance du PIB de 0,2% prévue pour le T2 2018, soit un niveau similaire au T1 2018, la prévision de croissance pour cette année est revue à la baisse.
Le Gouvernement devra donc trouver des ressources supplémentaires pour rester dans sa trajectoire de réduction du déficit, les dépenses continuant à progresser.
En effet, suite à l’enterrement du rapport CAP 2022, qui devait, rappelons-le, revenir sur les missions et le périmètre de l’Etat, le volet « réduction des dépenses » semble bien écarté. Cette même redéfinition du périmètre de l’action publique aurait dû, au-delà de toute mesure comptable, accompagner la contractualisation Etat/Collectivités, contractualisation qui, avec 71% de signatures après négociations, semble avoir eu un certain succès.
Toutefois, cette dernière pourrait conduire à une vague d’interrogations des élus locaux, ces derniers se sentant de moins en moins autonomes. Mais à deux ans des prochaines municipales, que peut-on vraiment anticiper ?
D’autant que, si l’on exclut l’insolente bonne santé américaine, le cycle semble bien en passe de se retourner : croissance moins forte qu’attendue, choc pétrolier qui tire facialement l’inflation vers le haut (hors énergie, l’inflation reste péniblement à 1,0%), indices PMI en nette baisse depuis le début de l’année (59,6 pour le PMI manufacturier en janvier en Zone Euro, 54,6 au mois d’août), confiance des consommateurs en baisse également (104 en janvier 2018, 97 en août). L’on peut également ajouter à cela le risque européen : déficit et endettement italiens, Brexit sans accord, etc.
Par ailleurs, la catastrophe de Gênes aura révélé un manque criant d’investissement dans le renouvèlement et la maintenance des infrastructures dans l’ensemble des pays de la Zone Euro, désinvestissement auquel la lutte sans discernement contre les déficits, mais surtout l’endettement aura contribué.
Quid du financement des investissements des collectivités ?
La concurrence accrue lors des consultations, a permis de couvrir les besoins sans difficultés. Mais, si la réforme Bâle IV reste progressive, les banques sont de plus en plus sélectives quant à la qualité de l’emprunteur, et sa capacité à rembourser.
Ce contexte changeant et incertain incite à profiter des très bonnes conditions de taux et de concurrence actuelles pour sécuriser le financement des PPI, en se montrant exigeant dans la définition des cahiers des charges : durée de la phase de mobilisation, profils d’amortissement, conditions de remboursement anticipé, etc.
La perfusion monétaire aura-t-elle permis d’éviter la catastrophe, ou seulement à écarter l’inéluctable, à savoir une sévère correction qui ne fait que transparaître ? Mieux vaut prévenir que guérir !