Selon l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL), l’investissement local a progressé de 6.5% l’an dernier. Un chiffre qui vient confirmer celui du baromètre de la commande publique publié fin janvier par l’ ADCF et la CDC pour qui ce progrès se chiffre à +7,1%, pour un total de 77.3 Mds€ d’investissement public en 2017 (+5.1 Mds€), dont 54% dues aux seules collectivités locales !
Un chiffre positif pour 2017, mais qui reste « extrêmement faible » selon l’OFGL et qui ne doit pas faire oublier qu’entre 2014 et 2016, ces dépenses ont connu un recul de 22% et que, en comparant ce niveau de 2017 avec celui des 20 dernières années, l’investissement réalisé l’an dernier est inférieur de 5 Mds€ (-13%) par rapport à la moyenne sur une longue période.
Un recul qui est confirmé par une récente étude de la BPCE pour qui la part de l’investissement local dans l’investissement national, en déclin global depuis 1998, est retombée à 8% en 2016, soit le niveau de 1974, en raison de facteurs financiers et structurels qui sont par ailleurs à l’origine de disparités territoriales qui risquent de s’aggraver avec les nouvelles contraintes financières décidées cette année.
Si les régions ont su montrer une certaine résistance, les dépenses d’investissement du bloc communal ont reculé de plus de 5 Mds€ depuis 2014 et d’environ autant pour celles des départements. Un recul de l’investissement qui n’a pas permis pour autant aux collectivités de se désendetter, au contraire !
Pendant dix ans jusqu’en 2002, la dette des administrations locales est passée de 9% du PIB à 6,7% quand l’investissement augmentait annuellement de 2% à 13%. Les dépenses décroissent de 3% à 9% par an depuis 2014, alors que la dette dépasse de 8,5 à 9% du PIB. La BPCE juge pourtant que l’investissement des collectivités françaises est resté sain par rapport à celui des voisins européens.
Ce n’est donc pas tant la situation actuelle des finances locales qui inquiète l’établissement bancaire que la capacité des élus locaux à relancer l’investissement alors que leur solvabilité s’est dégradée.
Sur ce dernier point l’étude juge que les écarts géographiques sur l’investissement vont se creuser et que seuls les territoires articulés autour d’une métropole vont pouvoir réinvestir fortement puisqu’ils ont su infléchir modérément leurs dépenses ces dernières années et préserver leur solvabilité et vont maintenant profiter à plein de la croissance économique.
L’autofinancement que devrait dégager les 322 collectivités soumises à contractualisation suffira-t-il pour maintenir le niveau souhaitable des investissements et la relance économique largement évoquée depuis ces derniers mois ?