Pour les analystes financiers, le scenario central de la politique monétaire de la BCE consiste à envisager un durcissement des conditions de financement des banques commerciales de manière graduelle afin d’éviter de forts regains de volatilité sur les marchés.
Il est donc probable que la réduction du Quantitative Easing (QE) se poursuive et s’achève très tranquillement d’ici la fin de cette année, avant une toute aussi probable -mais légère – remontée des taux directeurs dans le courant de l’année prochaine.
Bien sûr, la BCE rappelle régulièrement que, dans le cadre de son Forward Guidance, les décisions seront prises au regard d’un certain nombre d’indicateurs économiques (comme par exemple l’inflation en Zone Euro, la force de la monnaie unique face aux autres devises, etc.), ce qui devrait logiquement limiter tout effet de surprise.
Mais le propre des surprises étant de se manifester là où on ne les attend pas, il n’est pas à exclure une autre source de risque, et cette fois si, plus « politique ».
En effet, la BCE va vivre ces deux prochaines années des évolutions conséquentes : son comité exécutif va totalement changer de physionomie avec pas moins de six remplacements dont celui du Président Mario Draghi.
Si l’on s’en réfère aux traités, le seul critère de sélection des futurs candidats est leur « autorité et expérience professionnelle dans le domaine monétaire ou bancaire ».
Malheureusement dans les faits, la situation semble beaucoup moins claire et le choix résulte aussi d’un jeu politique où les intérêts personnels (i.e de chaque pays membres) sont loin d’être mis de côté.
La prochaine nomination – imminente – sera celle du futur vice-président de la BCE, nomination cruciale car elle aura une influence non négligeable sur toutes les autres, et donc sur la future politique monétaire de la prestigieuse institution financière.
Restons en veille, car il s’agit bien d’un risque et celui- ci ne sera visiblement pas intégré dans le Forward Guidance.