Léger retour en arrière : début 2018, les taux longs débutent une hausse d’autant plus importante qu’ils partaient d’un niveau très bas. En parallèle, la mise à jour de la réglementation Bâle III et l’actualisation des normes comptables IFRS (International financial reporting standards) conduisent à une augmentation progressive puis assez brutale du coût de la ressource pour les prêteurs (funding).
Ce double effet signalait-il la fin de l’ère des taux bas ? Ou la hausse des taux ne restait-elle qu’un simple épiphénomène guidé par des marchés échaudés par la perspective d’un resserrement monétaire en complément de l’amélioration de la tendance économique mondiale ?
Si la Banque centrale européenne (BCE) avait bien averti qu’elle n’envisageait pas de restriction monétaire en Zone Euro tant que l’inflation restait éloignée de sa cible statutaire (2%, avec une inflation prévue à 1,40% au mois de mars 2018), le mois de mars et le flou autour de la politique commerciale des Etats-Unis ont achevé de convaincre les marchés : le 10 ans européen est passé de 1,15% (son plus haut de 2018) à 0,97% ces derniers jours.
La hausse des taux aurait, a priori, vécu.
En revanche, la tendance sur le coût de funding n’a pas faibli. À 0,55% en fin d’année 2017, le coût de la ressource in fine à 5 ans tend désormais vers 0,80% !
Toutefois, sa hausse ne compense pas (encore) la baisse des taux longs : le coût de la dette (hors marge commerciale) est désormais proche de son niveau du début de l’année.
Les budgets primitifs étant maintenant votés, il est plus que temps de lancer les consultations pour bénéficier des taux bas et profiter de l’aplatissement (relatif) de la courbe des taux pour fixer en départ décalé, grâce à un coût de portage limité.
La fenêtre pourrait ne pas durer !