Comme l’évoque La Banque Postale dans sa note de conjoncture pour 2018, publiée le 15 mai dernier, les collectivités devraient limiter leur recours à l’emprunt en 2018, grâce à une augmentation de leur épargne brute (+ 4,9% en 2018, soit 44 Mds€ au total).
Cette amélioration de l’épargne, conséquence du réel effort de réduction des dépenses de fonctionnement, doit, selon le Gouvernement, permettre d’autofinancer une plus large part des investissements.
Mais, les élus hésitent. Cet autofinancement sera-t-il pérenne au regard de l’évolution des dotations et de la réalité de la compensation de la suppression partielle (puis totale) de la taxe d’habitation ?
C’est d’ailleurs bien ce constat que l’on peut faire de ce semestre, où les consultations sont encore limitées, tant en nombre qu’en volume.
Cette demande faible, associée à des conditions de taux toujours assez basses, permet de bénéficier de très bonnes conditions d’emprunt, tant à court terme qu’à long terme, et de faire jouer la concurrence entre prêteurs, si tant est que la situation financière de la collectivité soit bonne.
Comme nous l’avions déjà évoqué, ce n’est pas parce que le gouvernement a abandonné l’idée d’un encadrement de la capacité de désendettement (ratio de solvabilité) que les banques l’ont aussi écarté, et les comités de crédit sont toujours très vigilants sur cet indicateur.
De plus, certaines opérations spécifiques nécessitent des phases de versement, des profils et/ou des indexations à la carte, que seuls certains prêteurs sont en mesure de proposer.
Il est intéressant de noter que les produits Revolving font leur retour par la petite porte du financement de portage foncier à moyen terme, chez quelques caisses locales des groupes mutualistes (5/7 ans Revolving).
Lancez les consultations dès à présent pour capter le niveau très bas des taux (10 ans autour de 1,00%) et faire jouer la concurrence tant sur des critères qualitatifs (durée de phase de mobilisation, souplesse des indexations, profils d’amortissement, etc.) que quantitatifs (niveaux de marges ou de frais), bien au-delà de la simple « chasse au point de base ».
La concurrence permet pour le moment de ne pas subir de plein fouet la hausse significative du coût de la ressource (funding).
Gérer c’est prévoir…