Le discours de Mario Draghi était particulièrement attendu cette semaine, alors que la Commission européenne venait de refuser le projet de budget du gouvernement italien.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) s’est voulu conciliant : la Banque centrale veille au grain, mais continue d’insister sur la nécessité des réformes structurelles.
Le cap de la politique monétaire est maintenu : fin du Quantitative Easing (QE) au 1er janvier 2019 et pas de hausse des taux directeurs avant au moins l’automne 2019.
Reste que les taux courts, à commencer par l’Euribor 12 mois, ont débuté leur remontée depuis déjà quelques mois, à un rythme certes très progressif.
Ainsi, l’Euribor 12 mois a franchi la semaine dernière la barrière symbolique de -0,15%, à -0,147% au plus haut de la semaine, soit quelques 4 pb de hausse sur l’année. L’Euribor 3 mois est bien plus calme, avec une augmentation de seulement 1 pb depuis le début de l’année 2018.
C’est peu, mais suffisant pour considérer que la normalisation des taux courts européens est définitivement amorcée.
Aux Etats-Unis, la FED est en phase de resserrement monétaire pour éviter la surchauffe d’une économie qui a reçu un coup de pouce fiscal début 2018. Le LiborUSD 12 mois est maintenant bien au-dessus de 3% (3,06%), et la FED envisage une quatrième remontée des taux directeurs avant la fin de l’année.
Bien que défavorable aux emprunteurs, le retour des taux courts vers des valeurs positives est une bonne nouvelle : elle signale un retour à la normale de l’économie, et la fin d’une aberration, qui a conduit la plupart des banques à introduire un floor à 0,00% sur l’Euribor, induisant par là-même une opportunité d’arbitrage en faveur du taux fixe.
Les taux longs sont repartis à la baisse depuis une semaine, et la concurrence (notamment entre La Banque Postale et l’Agence France Locale) conduit à obtenir des taux qui ne reflètent pas la hausse du Funding (revenu aux valeurs de 2013 !) : il est temps d’arbitrer ou sécuriser ce qui peut l’être, nouveaux flux ou encours existant, avant la fin de l’argent « gratuit » !