La première réunion de politique monétaire de 2020 a permis à la Banque centrale européenne (BCE) de détailler les objectifs de son évaluation stratégique : mesurer les effets, avantages et inconvénients des différents instruments, conventionnels ou non, mis en oeuvre pour atteindre ces objectifs.
L’articulation de la politique monétaire avec les Objectifs de développement durable (ODD) sera également à l’ordre du jour de cette année d’analyse, et les différentes stratégies pour faciliter, voire forcer, la transition énergétique pourront être étudiées (Quantitative easing vert par exemple), mais Quid de la dette dont la soutenabilité est un élément de la définition établie par les Nations-unies ?
À l’issue de cette même réunion, la BCE n’a pas changé de stratégie monétaire.
• Les taux directeurs restent fixés à -0,50% pour le taux de facilité de dépôt, 0,00% pour le taux de refinancement et 0,25% pour le taux de facilité de prêt marginal.
• La BCE rachète toujours pour 20 Mds€ d’actifs mensuels (Quantitative easing) et le TLTRO est maintenu.
La BCE précise que cette stratégie sera conservée tant que l’inflation n’atteint pas son niveau statutaire : proche mais inférieur à 2,00%. Il est, à ce titre, assez parlant d’étudier le rapport de la BCE réalisé auprès de 72 prévisionnistes sur les perspectives à long terme de l’inflation, de la croissance et du chômage en Zone Euro. Ces analystes tablent par exemple sur une inflation européenne à 1,7%… en 2024.
Autant dire que la BCE ne devrait pas fondamentalement changer son fusil d’épaule sous l’ère Lagarde.
Etablir sa prospective sur les charges financières en début de mandat devrait être simple : taux bas, tant à court qu’à long terme.
La seule incertitude réside dans le risque de liquidité et dans les conditions d’accès au crédit.
Autant continuer à profiter des taux bas, et du faible coût du départ décalé pour sécuriser dès 2020 le début du mandat, en liquidité et en coût.