Nouveau coup de pied dans la fourmilière économique cette semaine, Mario Draghi nous annonçait qu’il sera peut-être nécessaire de réfléchir à des solutions qui permettront à la fois de conserver les bénéfices d’une politique de taux bas, et d’en éliminer les effets indésirables.
Récapitulons : quelques semaines auparavant, la BCE annonçait le report de la hausse des taux à l’horizon 2020 ainsi que la mise en place future d’une prochaine salve de TLTRO (voir l’Edito du 12 mars 2019 « Dernier coup d’hélice pour Mario »). C’est donc le retour de la politique accommodante après une courte période restrictive (ou une tentative tout du moins).
Cette semaine, l’annonce est encore plus forte : non content de revenir vers une politique de taux bas, la BCE parle aussi d’élaborer une stratégie visant à préserver la profitabilité des banques de peur que celles-ci, n’y trouvant plus leur compte, ferment le robinet du crédit, principal vecteur des politiques monétaires des Banques centrales.
Notre chère institution francfortoise ayant ces dernières années usé de biens des ressources, pour éviter à la fragile économie européenne d’avantage de déconvenues se retrouve à court de nouvelles idées pour arriver à ses fins.
Deux hypothèses semblent s’imposer, soit lancer un LTRO à taux négatifs, et ainsi, apporter aux banques une motivation supplémentaire à maintenir ouverte la vanne des crédits ; soit mettre en place un nouveau barème des taux de dépôts excédentaires (négatifs depuis 2014) qui deviendraient modulables selon la banque concernée à l’instar de son homologue suisse.
En effet, en 2018 dans la Zone Euro, 57% des revenus issus du taux de dépôts excédentaires venaient des banques allemandes et françaises, les banques du Core.
Ces dernières ressortiraient gagnantes d’une telle mesure qui aurait alors peu d’impact sur les banques de la Périphérie, lesquelles réalisent et donc déposent moins d’excédent. C’est donc plutôt l’annonce de la nouvelle slave de TLTRO qui accommode ces banques.
Pas de jaloux dans cette zone monétaire à deux temps, lorsque Super Mario se veut accommodant, il ne donne pas dans la demi-mesure.
En tout cas, il est certain qu’une remontée des taux n’est pas à prévoir dans un avenir proche !