Les PMI l’indiquent, la FED le sous-entend, le FMI alerte, la BCE s’inquiète : une sévère correction s’annonce pour l’année prochaine !
Si la FED a d’ores et déjà commencé à rendre disponibles quelques munitions monétaires, grâce à une hausse des taux directeurs entamée depuis maintenant deux ans, son arsenal paraît bien maigre étant donnée la taille de son bilan. Et ce ne sont pas les capacités budgétaires de l’Etat fédéral qui pourront venir au secours de l’économie américaine en cas de retournement, si l’on observe le niveau abyssal de la dette (21 749 Mds$).
Reste que les Etats-Unis semblent mieux armés que la Zone Euro sur le plan monétaire : la BCE n’a prévu d’interrompre le programme de rachats d’actifs qu’à partir du 1er janvier 2019, et la hausse des taux directeurs n’est prévue qu’à partir de l’automne 2019 (a minima). La BCE pourra difficilement jouer le rôle d’amortisseur qui fut le sien à l’occasion de la crise de 2008.
Neuf Etats européens disposent de capacités budgétaires pour faire face à un retournement conjoncturel, alors que 20 Etats (dont le Royaume-Uni) présentent déjà un déficit important (étude réalisée par l’Institut d’études économies Molinari).
Ce n’est pourtant pas faute à Mario Draghi d’avoir rappelé moultes fois que la BCE fournissait un accompagnement monétaire aux réformes structurelles, qui auraient du être mises en œuvre pour assainir les situations budgétaires complexes.
Il est clair que l’arme fiscale restera disponible pour les Etats déjà forts dépensiers et endettés.
Si la BCE veillera quoi qu’il arrive et cherchera à contraindre une hausse des taux, le retour des primes de risque sur les pays périphériques, voire Core de la Zone Euro en tension sur la dette, aura nécessairement un impact négatif sur les taux obligataires, qui pourraient bien repartir à la hausse en 2019, renchérissant mécaniquement le coût de la dette. Ajoutons à cela une tension sur les prix de l’énergie, et un retour de bâton inflationniste qui n’est pas à exclure.
Nous constatons déjà depuis quelques temps une hausse du coût des ressources venant des marchés, mais la concurrence joue encore en faveur de l’emprunteur.
Les banques disposant de capacités de refinancement différentes du marché classique (Agence France Locale, La Banque Postale via la CAFFIL, ou Société Générale sur des « coups » financiers) peuvent encore proposer de très bonnes conditions financières. Mais il s’agit du chêne qui cache la forêt de roseaux : les autres prêteurs sont bien souvent près de 20 pb à 30 pb au-dessus de ces banques.
Acheminons-nous vers une nouvelle crise de liquidités, qui verra le marché se répartir entre deux prêteurs : LBP et AFL, accompagnés, de temps à autre, par la Banque des territoires sur le financement de projets structurants ?
Toute liquidité sera bonne à prendre à long terme et en tout état de cause en 2019, dès que possible !