La semaine aura de nouveau été marquée par les manifestations des « gilets jaunes » sur tout le territoire français. En soi, la pression exercée par ces mouvements de colère n’a pas contribué à affoler les marchés financiers, en tout cas pour le moment.
Cependant, il devient de plus en plus évident que ces turbulences « sociales » ne sont pas à négliger. Pourquoi ? Parce que c’est en partie la force économique du pays (et par conséquent celle qui génère notre PIB) qui est dans la rue pour signifier son « ras le bol » de la fiscalité, de la baisse des retraites et de certaines aides (logement, etc.).
Même si cette situation n’est pas nouvelle (les Gouvernements utilisent souvent ce levier pour financer des réformes), il semble que celle-ci devienne de plus en plus intenable pour le contribuable, à tel point que le mouvement initié il y a maintenant un mois ne semble pas du tout s’essouffler et ce malgré les possibles promesses que le Gouvernement pourrait faire cette semaine.
C’est que les temps troublés que nous vivons révèlent un mal plus grand, un mal dont nos aînés ne s’imaginaient probablement jamais être atteints (à moins de les taxer d’opportunisme maladif), dans un pays qui a longtemps compté parmi les grandes puissances économiques.
Un mal qui a évolué silencieusement, fluidifiant les rouages de notre mécanique financière tout en maintenant notre niveau de vie de manière extrêmement élevé, mais grippant petit à petit les rouages de notre économie.
Ce mal, c’est l’endettement, qui n’a cessé de croître depuis 40 ans.
Le constat est assez clair, la France vit toujours plus à crédit malgré les coups de semonces dont la Zone Euro a déjà fait l’objet (crise des dettes périphériques par exemple) et malgré les appels de la BCE qui a souvent mentionné que si une politique expansionniste pouvait limiter les effets d’une crise, elle ne pouvait cependant pas relancer la croissance.
En effet, il faut revenir à la définition du rôle de la dette : celle-ci permet de financer une croissance future dont le remboursement du capital et des intérêts sera effectué par le résultat dégagé.
Mais dans un monde où la croissance se stabilise, voire même s’étiole (et cela malgré les efforts des Banques centrales), la charge de la dette des pays ne semble malheureusement plus être couverte par les excédents dégagés.
Les champs d’action du Gouvernement deviennent par conséquent limités à l’option de l’augmentation de la fiscalité sur les revenus, le capital, les dépenses… du contribuable !
Sans parler de la problématique urgente de la transition écologique dont on ne peut cacher qu’elle aura un coût considérable pour la société, il faudrait que tout le monde contribue à payer l’addition… mais le plus grand nombre en a t’il encore les moyens?