L’été se sera révélé favorable aux emprunteurs : les taux longs sont nettement négatifs (CMS 10 ans inférieur à -0,25%) et le funding est quasi-nul pour le 5 ans in fine (soit du 10 ans amortissable) alors qu’il se situait au-delà de 1% en début d’année.
Sans être (encore) totalement plate, la courbe des taux est peu pentue, ce qui permet un départ décalé peu coûteux : le taux fixe de marché à 20 ans amortissable ressort à -0,21% alors que le départ décalé dans un an est de -0,154%, soit un côut de portage de 6 pb, c’est-à dire l’épaisseur du trait !
Ajoutons que les durées d’amortissement offertes par le marché classique peuvent aller jusqu’à 30 ans, avec des phases de mobilisation jusqu’à au moins 12 mois.
Il y aurait donc intérêt à boucler le financement 2019/2020 dès cette rentrée, d’autant que les banques montrent une réelle appétence, même si les taux de couverture (volume des offres/demande) sont hétérogènes, et dépendent beaucoup des situations financières et/ou des projets financés.
Les premières offres avec des marges Euribor supérieures au taux fixe proposé ont fait leur apparition, incitant les emprunteurs à les négliger malgré la perte de souplesse et l’absence de réciprocité des conditions de remboursement anticipé dans le choix du taux fixe.
Le très long terme (au-delà de 30 ans) et les phases de mobilisation longues (jusqu’à 5 ans) restent le monopole des banques publiques (BEI, CDC), mais l’indexation Livret A (ou Inflation) devient difficilement compétitive. À 0,90%, le niveau d’inflation est bas, ce qui implique une marge relativement élevée : 0,81% au dernier barème de la Banque des Territoires.
Le marché en vient donc à se segmenter entre :
- les conditions accessibles sur le marché bancaire classique (phase de mobilisation jusqu’à 24 mois, amortissement sur 25 à 30 ans maximum), à des conditions financières avantageuses (1,25% à 30 ans obtenus récemment pour une commune de moins de 10 000 habitants mais 0,20% à 15 ans en départ immédiat pour un département ) ;
- les contrats CDC, avec des phases de mobilisation jusqu’à 5 ans et une durée d’amortissement jusqu’à 40 ans, à des conditions plus chères (Livret A + 1,30% ramené à 1,04% pour tenir compte du taux d’usure, ou inflation + 0,81%).
Il est temps de lancer les consultations pour boucler la fin de l’exercice et du mandat : le marché n’attend que ça (liquidité abondante) et les conditions financières sont tout à fait exceptionnelles !