Au début de l’été, et en préambule à l’Euro de football français s’est déroulé un match sur le main-tien ou la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, confrontation dans laquelle le camp du Brexit, mené par le président de l’Ukip Nigel Farage et l’ancien maire de Londres Boris Johnson, est sorti vainqueur, face au « Bremain », mené par le premier ministre David Cameron (à l’origine du referendum)… premier ministre qui a décidé, dans la foulée, de démissionner.
Au sortir de l’été, que reste-t-il du séisme qui était annoncé, avec force ébranlement des marchés financiers : chute nette de la livre sterling (la parité avec l’Euro est passée de 0,77 à 0,83), baisse des taux longs anglais (1,39% la veille du scrutin, 1,01% le lendemain sur les swaps, 1,37% la veille, 1,09% le lendemain sur l’obligataire)… ? Tout simplement pas grand-chose.
La nouvelle locataire du 10 Downing Street, Theresa May, a tempéré les velléités d’organiser la sortie rapidement, repoussant l’échéance potentiellement jusqu’en 2019… sans doute le temps de voir venir les résultats des élections de 2017 en France et en Allemagne, « socles » de l’Union Européenne. Du côté des marchés, ces derniers semblent plus ou moins remis de leurs émotions, et les indices se sont stabilisés, à 0,83 pour la livre, à nouveau en hausse depuis la mi-août, ou encore à 0,76% pour le CMS GBP 10.
Sur le plan de l’économie, les plus averses à l’instabilité (notamment institutionnelle), les indices PMI du mois d’août viennent, s’ils restent encore à confirmer avec ceux de septembre, confirmer la solidité de l’économie outre-Manche, ces derniers s’établissant en hausse nette à 53,3 contre 48,3 en juillet pour le manufacturier, et 52,9 contre 47,4 pour les services. Pour mémoire, ceux de la zone Euro se sont établis à 51,7 et 52,8 en août, contre 51,8 et 53,1 en juillet.
S’il conviendra de rester prudent, notamment pour les produits de type Channel, force est de constater que le vote du Brexit ressort maintenant comme un épiphénomène de l’année 2016, noyé entre deux événements sportifs. Ses conséquences ne se mesureront qu’à long terme, et seuls les historiens pourront conclure sur le « bon côté » de l’histoire.