Le président nous l’assure, la baisse des dotations n’a pas eu d’impact négatif sur les investissements du secteur public local, et qu’il serait de bon ton de la part des collectivités qu’elles commencent à faire les efforts que le gouvernement a déjà réalisé (baisse de l’augmentation des dépenses)…
Frédéric Bastiat, économiste politique français du 19ème siècle, écrivait toutefois ceci : « Dans la sphère économique, […] une loi n’engendre pas seulement un effet mais une série d’effets. […] le premier seul est immédiat, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit. Entre un mauvais et un bon économiste, voici toute la différence : le mauvais s’en tient compte à l’effet visible, le bon tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir. »
Remplacez « économiste » par « gouvernant », et la différence transparaît : Si l’objectif est bien une diminution des dépenses de fonctionnement, la réalité des faits laisse songeur.
Le premier levier de gestion, lorsque l’épargne diminue, est la baisse des investissements, ou, plus prosaïquement, la priorisation et le décalage temporel des investissements… afin de reconstituer une épargne suffisante pour réaliser ces derniers. Les collectivités ayant déjà dû faire face auparavant à de sérieux efforts de restructuration, sont bien au courant de cet état de fait.
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes pointe d’ailleurs du doigt cette situation, précisant que les charges de personnel ont peu diminué, et suggérant une orientation claire des efforts sur ce sujet. C’est oublier un peu rapidement que les collectivités locales, et le bloc communal plus encore, demeurent un acteur incontournable dans le tissu social local, et que la baisse de la masse salariale ne peut se faire que progressivement.
Ce qu’on voit est bien une baisse de l’investissement local, n’en déplaise à l’exécutif. Ce qu’il faut prévoir sera un redémarrage de ce dernier d’ici quelques années, que l’on espère courtes, lorsque l’épargne sera revenue.
Le mandat 2014-2020 sera celui de la patience !