Ces deux expressions imagées sont le plus souvent utilisées pour décrire le comportement des agents sur les marchés actions.
Alors que le taureau (Bull) encorne ses adversaires d’un mouvement allant du bas vers le haut, l’ours (Bear) lui, attaque ses ennemis debout avec de grands mouvements de pattes allant du haut vers le bas. Les marchés actions sont dits Bull Market (ou Bullish) ou bien Bear Market (ou Bearish) selon leur orientation à la hausse ou à la baisse.
Il devient très compliqué de définir une tendance précise sur les marchés dans la conjoncture actuelle, où arrivent, concomitamment la fin des politiques accommodantes des grandes Banques centrales, et de fortes incertitudes sur les marchés tant aux Etats-Unis (avec la guerre commerciale), qu’en Europe (vis-à-vis du Brexit). La méfiance s’installe au moment même où les banques centrales comptaient retirer leurs « béquilles » pour laisser l’économie retrouver son propre équilibre et, normalement se consolider.
Les places financières ont connu une période de baisse « Bearish » marquée à la fin de l’année 2018. Depuis le début 2019, la tendance serait plutôt positive, mais moins marquée, et il est rare de voir une place boursière cumuler plusieurs séances de hausse d’affilée. Qualifier aujourd’hui les marchés de « Bullish » peut paraître un peu optimiste.
Ces dernières semaines ont vu les volumes échangés sur les places diminuer, alors que le marché des souverains semble accélérer. Cette tendance prend sa force notamment dans deux éléments :
la période de ce début d’année marquée par de nombreuses adjudications des pays de l’Union européenne, qui ont pour beaucoup d’entre eux annoncé une hausse de leur déficit budgétaire pour l’année à venir, accompagnée, de façon paradoxale, d’une baisse des taux.
la recherche de sécurité des agents, précisément due aux nombreuses incertitudes sur la période. Ceux-ci sont tentés de privilégier la sécurité au rendement, et sont donc en train de déplacer leurs ressources du marché action vers le marché obligataire, on parle d’un Flight to Quality qui contribue à cette baisse des taux.
De la même façon que la hausse des taux est attendu comme le signal annonciateur de la reprise, les agents attendent avec impatience le retour d’un véritable Bull Market. Cependant, même avec un bal des résultats relativement concluant et positif pour l’année 2018 (71% des entreprises du S&P500 ont annoncé avoir fait un meilleur exercice qu’anticipé), le taureau semble rechigner à faire son retour dans l’arène. L’élément manquant à ce fracassant retour tant voulu ne serait-il pas la confiance de son public ? Les signaux envoyés par les institutions économiques internationales (FMI, Banque mondiale, etc.) sur un ralentissement de la croissance en 2019 semblent, de façon assez surprenante, peser sur cette confiance.
Quoiqu’il en soit, le marché Bearish est favorable sur les marchés de taux, qui sont encore et toujours très bas et permettent d’emprunter à coût réduit. Pourquoi se priver ?