Le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, et le ministre délégué chargé du budget, Bernard Cazeneuve, ont présenté, mercredi 11 septembre, les perspectives de croissance et les grandes lignes du projet de loi de finances pour 2014.
Le projet de loi de finances pour 2014 a été bâti sur une hypothèse de croissance de 0,9 %. Le déficit en 2013 sera supérieur aux 3,7% du produit intérieur brut (PIB) prévus. Pour 2014, le gouvernement prévoit un déficit de 3,6%. En revanche, pour l’instant, le gouvernement ne révise pas la prévision de croissance pour 2013, qui reste établie à 0,1 %. Malgré les bons chiffres du deuxième trimestre, qui avait enregistré un rebond de 0,5 %, il préfère rester prudent et attendre ceux du troisième trimestre avant de les revoir éventuellement à la hausse.
Le projet de loi de finances pour 2014 entend poursuivre le redressement structurel des finances publiques dans la perspective d’un retour sous la barre des 3% de déficit en 2015.
Pour ce faire, il veut faire porter l’effort principal sur la réduction des dépenses publiques, en les réduisant de 15 milliards d’euros : 9 milliards pour l’Etat et les collectivités territoriales, 6 milliards sur la Sécurité sociale.
Les transferts de l’État aux collectivités locales seront réduites de 1,5 milliard. Les budgets des ministères diminueront, eux, de 200 millions: leurs dépenses de fonctionnement seront rabotées de 2% et leurs effectifs globaux, réduits de 3 209 postes. Enfin, 600 millions seront économisés dans les structures parapubliques (Météo France, CNRS…).
« 2014 représente une année de basculement, insiste M. Moscovici. En 2013, la réduction des déficits avait porté pour deux tiers sur l’augmentation des impôts et un tiers sur la baisse des dépenses. Nous avions annoncé qu’en 2014 la proportion serait inversée. Nous allons au-delà. »
Ce sont donc 80 % des efforts de réduction du déficit qui passeront par la diminution des dépenses publiques. Un engagement sans précédent, une véritable rupture.
« C’est un 0,1 % plus, confie M. Moscovici. Les prochains trimestres pourraient nous réserver de bonnes surprises alors que tout le monde prévoyait une année blanche, voire en baisse. Ce chiffre est à comparer avec le consensus des instituts de prévision. L’OCDE prévoyait – 0,3 %, la Commission européenne – 0,1 %. La tendance positive est claire, dans un contexte économique mondial qui s’améliore. Nous sommes sortis du rouge. »
Pour 2014, c’est donc une prévision de croissance de 0,9 % que Pierre Moscovici a annoncé, supérieure aux 0,7% envisagés jusqu’à présent. « Un choix de prudence », à mi-chemin des estimations retenues par les économistes (0,6 %) et des prévisions retenues par le gouvernement dans le programme de stabilité adressé à la Commission européenne en 2012 (1,2 %).
« Le projet de loi de finances est bâti sur la volonté de muscler la croissance, indique M. Moscovici. Nous voulons réformer la fiscalité des entreprises, qui étouffe les facteurs de production. »
(Le Monde, Le Figaro)