L’émergence de la crypto-monnaie Bitcoin, est vue, par la plupart des milieux contestataires vis-à-vis des monnaies fiduciaires (décrétées par les États) comme le début de la fin du système monétaire mondial instauré lors des accords de la Jamaïque en 1976. En effet, ce système de devise échappait à tout contrôle étatique, tant par sa quantité émise (fixe, établie dès sa création) que dans sa valeur (les seules variations de prix sont dues à l’offre et la demande).
Toutefois, le niveau d’équipement requis (grand nombre d’UC), et la nécessité de disposer de connexions Internet très rapides, ont fortement limité la démocratisation de cette nouvelle forme monétaire… Mais quelques géants du net (dont Amazon) ont compris l’intérêt que pouvait présenter cette nouvelle monnaie au travers de transactions parfaitement sécurisées. Car la révolution apportée par ce système monétaire ne réside pas uniquement dans la monnaie par elle-même, mais aussi dans la technique de sécurisation nommée le blockchain (enchaînement de blocs).
Une transaction classique par virement se déroule ainsi : Émetteur du virement => Banque de l’émetteur => Banque du receveur => Receveur du virement
Le Blockchain repose sur le principe suivant : Émetteur du virement => Bloc de données => Division du bloc entre tous les participants du réseau => Décryptage et approbation par chaque participant => Receveur du virement
La division du bloc de données entre un nombre infini d’acteurs et son approbation par chacun d’entre eux permet une sécurité bien plus importante que par le système bancaire classique. Les banques, en tant qu’intermédiaires de confiance, ne sont alors plus nécessaires.
Ce système représenterait donc une forme ultime de libéralisation des échanges économiques et monétaires qui échapperaient aux contrôles des banques et des États, qui semblent bien désarmés devant ce phénomène. Mais ne serait-ce pas pour autant une forme de transfert de souveraineté ?