Avec près de 6,5 milliards d’euros de prêts réalisés à court et moyen/long terme à destination du secteur public local en 2013, La Banque postale a quasiment atteint ses objectifs alors que le marché bancaire a subi d’importants changements depuis la chute de Dexia. Du fait des municipales, l’année 2014 débute très doucement.
« Le marché bancaire était plus petit que nous le pensions et il a beaucoup évolué depuis 2 ans avec le développement des émissions obligataires et les interventions de la Caisse des dépôts et de la Banque européenne d’investissement », note Christophe Van de Walle, directeur du secteur public local de La Banque postale. La place laissée vacante par Dexia a vite été occupée, puisque le montant des emprunts réalisés par les collectivités l’an passé approcherait les 20 milliards d’euros.
La question du financement des investissements ne semble désormais plus être problématique, même pour les petites communes.
Sur les 6,5 milliards d’emprunts réalisés l’an passé par La Banque postale, 3,5 milliards l’ont été à court terme.
« Le court terme est un marché compliqué, avec de nombreux besoins ponctuels, explique Christophe Van de Walle, en 2013, beaucoup de collectivités avaient peur de ne pouvoir se financer et ont donc pris des lignes de crédits qui ne seront sans doute pas renouvelées cette année. »
Jusqu’à 30 ans
Sur le moyen/long terme, marché sur lequel l’établissement s’est lancé fin 2012, environ 3 milliards d’euros ont été prêtés en 2013, soit environ 15 % du marché. 1/3 de la production portait sur des maturités supérieures à 15 ans. La Banque postale qui n’avait à l’origine pas prévue de proposer des durées de 20, 25 voire même 30 ans pour certains projets, a finalement élargi son offre, trouvant la possibilité de se refinancer.
Sur ces 3 milliards, quelque 600 millions l’ont été à destination des bailleurs sociaux et 400 millions aux hôpitaux.
50 % des dossiers concernaient des communes de moins de 5 000 habitants, avec des montants tournant souvent autour de 300 000 ou 400 000 euros. La réduction du plancher de prêt de 100 000 à 50 000 euros en mai 2013 a donc assez peu intéressé les acteurs publics locaux.
Le directeur du secteur public local de La Banque postale affirme que la concurrence est plus forte sur les grandes collectivités avec une moyenne de 3 à 4 offres par demande.
D’autres évolutions de l’offre de l’établissement public ont intéressé les collectivités comme les crédits à phase de mobilisation ou ceux pouvant passer de taux variable à taux fixe.
Des prêts revolving sont aussi proposés depuis peu.
Contexte contraint – Pour les perspectives, le président du directoire de La Banque postale Rémy Weber évoque pour le secteur public local un « maintien de la dynamique de conquête ».
Ce qui se traduit pour 2014 par un objectif de prêts similaires à l’an passé, dans un contexte contraint du fait des municipales qui conduisent à reporter le lancement de projets nouveaux au 2nd semestre.
Les petites difficultés de mise en route de la Société de financement local (SFIL), chargée de refinancer les projets de moyen/long terme, ne sont pas une contrainte pour La Banque postale qui peut se financer sur ses propres fonds.
Toutefois, après 1 milliard transféré à la SFIL en 2013, un nouveau transfert de 500 millions est prévu pour mars 2014.
Les banques publiques reprennent la main
Si la Caisse des dépôts était devenue avec la chute de Dexia le premier prêteur aux collectivités, le développement des activités de la Banque européenne d’investissement et de la Banque postale provoque un changement d’acteur majoritaire sur ce marché. Avec 4 milliards prêtés à long terme l’an passé par la 1ère, 3,4 milliards par la seconde et 2 milliards par la 3e, les établissements publics ont cumulé près de 10 milliards d’euros vers ce secteur. Par ailleurs, 2,5 milliards d’euros ont été obtenus en 2013 par le biais d’émissions obligataires.
(La Gazette des Communes)